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Fées & Déesses : quelques échos


Quelques articles :


Une inerview pour Le peuple féérique (nov. 2009),


Une autre dans Le Royaume des fées n°7 (p. 6-7) (2010) :

"Fées et déesses" est un magnifique album paru aux éditions Maghen, écrit par Aurélie Brunel et illustré par le célèbre artiste Erlé Ferronnière. Empreint de féminité et de mythologie celtique, cet ouvrage avait tout pour intéresser Le royaume des fées... Par Azylis


1. Bonjour, pouvez-vous présenter ?

Je suis née en 1981 en Picardie et me suis intéressée relativement tôt à cette Matière de Bretagne qui ne m'a jamais vraiment quittée, venant me faire des clins d'œil régulièrement, jusqu'à ce que je lui consacre mes études alors que je me destinais plutôt à devenir scientifique !

Ainsi, en 2003 j'ai réalisé mon mémoire de maîtrise sur « La Dame du Lac, du Lancelot en prose au Morte Darthur », ce qui m'a amenée en Brocéliande, où j'ai dirigé le Centre de l'Imaginaire Arthurien pendant quelques années, avant dedevenir coordinatrice des médiations sur l'exposition d'intérêt national « Le Roi Arthur, une légende en devenir » (Les Champs Libres - Rennes - 2008).


2. Vous avez sorti il y a quelques mois "Fées et déesses" aux éditions Maghen. Comment est né ce projet ?

Lorsque j'ai rencontré Erlé, il était connu pour ses représentations de petites fées et de lutins. Nous avons vite découvert notre sensibilité commune pour les mythes celtes et arthuriens et, de discussion en discussion, l'idée du livre est née qui lui permettait de se lancer dans la peinture de personnages plus charismatiques, dirons-nous, comme il le souhaitait alors.


3. Erlé Ferronnière s'est occupé des illustrations. Comment avez-vous procédé pour travailler ensemble ?

Dès le départ nous avons beaucoup échangé pour confronter nos visions de cet univers et voir ce que nous pouvions construire ensemble. Nous avons en quelque sorte listé les personnages que nous voulions évoquer, les épisodes qui nous tenaient à cœur, puis nous avons travaillé chacun de notre côté. Mais le dialogue a perduré tout au long de la conception du livre. Je pouvais suivre le travail d'Erlé et lui faire part de mes remarques, et réciproquement je lui faisais lire mes textes pour qu'il me donne son avis. Ce livre a donc évolué au gré de nos causeries ! Pour quelques personnages, il nous est cependant arrivé de procéder différemment : soit Erlé illustrait un de mes textes, soit j'écrivais à partir d'une de ses images.


4. Le lien que vous faites entre déesse et fée est très intéressant. D'où vous vient exactement cette théorie du passage d'un état divin à un état féerique ?

Ce personnage littéraire a évolué au gré des religions et idéologies, et cette théorie est notamment développée par des spécialistes tels que Laurence Harf-Lancner (déjà dans sa thèse datant de 1984 et qui s'intitule Les Fées au Moyen Age. Morgane et Mélusine ou la naissance des fées). Le sujet est complexe ! Pour faire court, le Moyen Age chrétien a intégré de façon plus ou moins heureuse une tradition issue du paganisme celtique, en lui mêlant des influences antiques (je pense notamment aux Parques, qui détiennent le pouvoir de décider de la destinée des humains…) A l'arrivée de la nouvelle religion, il aurait été bien impossible d'effacer les anciennes croyances, aussi les clercs qui ont réécrit ces histoires les ont-ils modifiées pour qu'elles correspondent à leurs dogmes. On a assisté à une rationalisation progressive du personnage qui devient de plus en plus humain (autant physiquement qu'en ce qui concerne ses pouvoirs), si bien que même celles à qui on accorde encore le nom de « fées » deviennent vite de simples enchanteresses. Par la suite, on a même diabolisé le personnage (pensons à Morgane, dont deux versions sont présentées dans Fées & déesses. Et si la Dame du Lac ne subit pas le même traitement, c'est parce qu'on choisit en elle ce qu'il y a de plus pur pour servir de modèle : elle devient alors la vierge qui préserve sa virginité du vieillard lubrique qu'est Merlin !)


5. Vos histoires sont racontées à la première personne, permettant une forte identification... Pouvons-nous donc dire qu'en chaque femme il y a une fée ou une déesse ?

Je dirais même qu'en chaque femme il y a un peu de plusieurs fées et déesses ;-) !


6. Vous présentez de nombreuses figures féminines. Laquelle vous tient le plus à cœur et pourquoi ?

Disons que j'ai depuis longtemps une affection particulière pour la (ou devrais-je dire « les ») Dame du Lac, qui est un personnage bien plus complexe que ce que l'on en retient aujourd'hui. C'est un personnage tellement complet et subtil ! Oui, finalement c'est toujours elle que j'ai trouvée sur mon parcours en 1er : dans le 1er livre que j'ai lu sur la légende arthurienne alors que j'étais enfant, l'image d'une main sortant d'un lac et brandissant une épée au-dessus de l'eau m'est toujours restée. Par la suite il y a eu le sujet de mon mémoire qui s'est presque imposé à moi. Et puis je me suis étrangement retrouvée à travailler dans ce château qu'on associe désormais au lieu où Viviane aurait grandi, et au pied duquel se trouverait le fameux palais de cristal caché par la semblance d'un lac…


7. Pensez-vous que notre monde moderne laisse encore de la place pour la féerie ?

Oui ! Je pense que nous en avons toujours eu besoin, et particulièrement en temps de crise ! Baume pour le cœur, idéal, guide, refuge… peu importe ! Chacun peut y trouver un certain réconfort…


8. Pour finir, avez-vous d'autres projets en lien avec les univers féeriques ?

Pour l'instant rien de précis…


Merci !

Merci à vous et bravo pour votre magazine !

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